Résumé :
Tous les cinéastes dits du réel ont dû jouer avec le temps et l’espace, mais peu (Dziga Vertov, Chris Marker) en ont fait la théorie dans et par leurs films. “Démolition d’un mur “de Louis Lumière (1896) obtenait son plus grand succès quand, projeté à l’envers, le mur émergeait de la poussière. Cinq ans plus tard, un mystérieux opérateur de Biograph en réalise une variation raffinée. Pour Georges Sadoul: « Mis à part ces amusants “films à l’envers”, le Cinématographe est devenu un miroir du monde et non pas un théâtre universel ». Est-ce sûr ? Comment aller aux extrêmes de l’espace et du temps ? C’est ce qu’a tenté le couple de designers Charles et Ray Eames, alliant cinéma et mathématique dans “Powers of 10”, un film « qui traite de la taille relative des choses dans l’univers et de l’effet produit par l’ajout d’un zéro ». Après l’armistice de 1918, le ministère de la Guerre français a fait enregistrer par le cinématographe un inventaire du « théâtre des opérations ». Ces paysages lunaires, anonymes comme les soldats, appellent la séquence du film de Malraux “Espoir” où le paysan, en vol dans le bombardier, ne reconnaît pas son champ au-dessous de lui. Les opérateurs des armées ont pressenti ce moment où le cinéma bascule dans l’âge moderne. Le temps ne va pas que dans un sens: Peter Nestler a retrouvé dans les archives de la télévision suédoise vingt-huit photos d’une catastrophe minière en Allemagne, en 1930. Que dire, cinquante-six ans plus tard ? Le film s’appelle “l’Attente”. « L’histoire des batailles est d’abord la métamorphose de leurs champs de perception » (Paul Virilio).
Date
11 janvier 2010
Durée
01 heure(s) 07 minutes(s) 27 seconde(s)
Avec
Bernard Eisenschitz
Organisé par
Catherine Blangonnet, responsable de la mission pour l’audiovisuel de la Direction du livre et de la lecture, rédactrice en chef de la revue Images documentaires
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