Résumé :
Le cinéma, machine à recréer la vie (selon les critiques contemporains des frères Lumière), appelé « bioscope » dans les pays nordiques, est du même coup un enregistrement de la « mort au travail », selon Cocteau. La représentation de la mort est un tabou pour le documentaire plus encore que pour la fiction, où elle peut être théâtralisée. Les marchands n’ont donc pas cessé d’en faire un spectacle, jouant aux limites du censurable ? depuis Thomas Alva Edison jusqu’aux documents truqués à sensation inaugurés par Mondo Cane (1961). Cela n’allait pas sans arrière-pensées idéologiques, quand il s’agissait de l’exécution d’un anarchiste qui avait assassiné le président des Etats-Unis, et cela passait souvent par les animaux, substitut trop facile (d’où le titre hommage de cette séance). Edison a produit et vendu l’un et l’autre (Execution of Czolgosz, Electrocuting an Elephant). Il faut donc se demander comment, à ce message, répondre par d’autres images, une autre information, une autre production, un autre cinéma. Aussi éloignés que possible, Luchino Visconti et Chris Marker en ont donné des exemples. Le premier, au milieu du siècle, rend compte de l’assassinat d’une petite fille dans la banlieue romaine (Notes sur un fait divers). Le second, lors d’une des dernières guerres du même siècle, témoigne d’une expérience d’appropriation de l’information par des réfugiés (Le 20 heures dans les camps). Et de la résistance des éléphants (Slon Tango).
Date
09 novembre 2009
Durée
01 heure(s) 37 minutes(s) 18 seconde(s)
Avec
Bernard Eisenschitz
Organisé par
Catherine Blangonnet, responsable de la mission pour l’audiovisuel de la Direction du livre et de la lecture, rédactrice en chef de la revue Images documentaires
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