Résumé :
Le procès Eichmann (1961) est le premier grand récit à portée transnationale qui construit le génocide des Juifs en événement distinct dans la Seconde Guerre mondiale ; il marque également l’avènement du témoin au sens où l’histoire est désormais racontée par ceux qui en furent les victimes. Mais ce procès n’aurait pas eu le même impact s’il n’avait été intégralement filmé en vidéo pour être diffusé auprès d’une audience internationale, grâce à la popularisation d’un nouveau medium, la télévision. Il constitue en ce sens la première ébauche d’un événement médiatique mondial. La télévision n’existant pas à cette époque en Israël, le tournage fut assuré par une compagnie américaine (Capital Cities Broadcasting Corporation) qui confia l’enregistrement au cinéaste Leo Hurwitz. Nous étudierons la scénographie et les enjeux du procès ; le travail de préparation et les principales figures du filmage d’Hurwitz; enfin les divers usages de ces images. Il s’agira de réfléchir en particulier aux interactions entre rituel judiciaire et dramaturgie télévisuelle, aux effets de productions de sens et d’altération du réel, au rôle joué par ces images dans la construction d’une mémoire de l’événement. Cette séance est assurée conjointement par Annette Wieviorka et Sylvie Lindeperg qui présenteront les premiers résultats de leur recherche en cours.
Date
08 décembre 2008
Durée
01 heure(s) 42 minutes(s) 40 seconde(s)
Avec
Annette Wieviorka, historienne, directrice de recherche honoraire au CNRS
Sylvie Lindeperg
Document joint :
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