Résumé :
Hymne à la toute-puissance du cinéma, “L’Homme à la caméra” (Dziga Vertov, 1929) reste l’un des films les plus étonnants de l’histoire. Moins le manifeste d’un nouveau « cinéma-vérité », comme le voulait son auteur, que le déploiement sans frein des vertiges du montage. Ici, la théorie du cinéma s’inscrit à même la pellicule, dans un ballet paroxystique de jeux de miroirs et de truquages ; et dans la liaison fatale entre l’analyse du mouvement et sa synthèse se jouent la vie et la mort des images. Vertov ne célèbre pas seulement l’avènement d’une nouvelle espèce humaine: le cameraman; il se soucie du regard, du désir de voir, de l’excès même du visible, de la saturation du monde par les images, bref, il invente le cinéspectateur. Mais 1929 est aussi l’année qui marque la naissance du cinéma sonore, dans les studios du moins, pour les stars, et par conséquent ni dans les rues, ni pour les hommes et femmes ordinaires du cinéma documentaire : Vertov, qui rêve sans doute d’un cinéma sonore encore hors de portée, tente de conférer aux images le pouvoir d’évoquer les sons. Nous aurons à nous interroger sur le décalage qui se manifeste alors entre bande image et bande son, qui va durer jusqu’au début des années 60. (Jean-Louis Comolli)
Date
04 février 2008
Durée
01 heure(s) 16 minutes(s) 56 seconde(s)
Avec
Jean-Louis Comolli
Organisé par
Catherine Blangonnet, responsable de la mission pour l’audiovisuel de la Direction du livre et de la lecture, rédactrice en chef de la revue Images documentaires
Téléchargements
Documents joints :
Les champs signalés avec une étoile (*) sont obligatoires