Résumé :
A travers les expériences de Michelle Perrot et d’Alain Schnapp, cette table ronde s’interroge notamment sur le désir de collecter immédiatement les traces d’un événement en lui donnant ainsi tout de suite une dimension historique. “Mai 68 fut une brève et fulgurante salve de mots. Autour de la Sorbonne, ce fut une coulée de tracts, affiches, graffiti, textes ronéotés de groupes divers, qui traduisaient le halètement d’un désir existentiel et politique. Matériel fragile, que menaçait une rapide destruction. D’où l’idée de Jean Maitron, l’homme du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, Madeleine Rebérioux, Michelle et Jean-Claude Perrot de consacrer un numéro spécial de la revue Le Mouvement Social, dont ils étaient corédacteurs, à ces papiers éphémères. Je voudrais évoquer ce travail fait dans l’urgence de l’été 68, son propos, ses difficultés, ses résultats et l’accueil, parfois contrasté, qui fut fait à « La Sorbonne par elle-même ». Sans avoir l’ampleur de la publication réalisée par Alain Schnapp et Pierre Vidal-Naquet, cette livraison témoigne sur un moment exceptionnel au coeur du Paris étudiant.” (Michelle Perrot) Avec ses excès et ses passions, ses enchantements et ses désillusions Mai 68 n’en finit pas de peser tant sur nos idées que sur notre vie quotidienne. Ceux qui s’emploient le plus à « en finir avec Mai 68 » ne cessent de s’y confronter, sans pouvoir s’en débarrasser tout comme le Capitaine Haddock ne cesse de secouer une main à laquelle s’attache un sparadrap têtu. “En m’interrogeant sur ce qui nous a conduit à collecter le dossier du « Journal de la Commune étudiante », et sur la méthode employée par P. Vidal-Naquet pour classer et commenter les documents que nous avions eu la chance de réunir, je voudrais m’interroger sur les rapport de l’action et de la conscience de l’histoire. Qu’est-ce que sélectionner, présenter, mettre en page et commenter un document « brut ?». Quelle est la relation entre « l’archive » et la conscience historique, où s’établit l’équilibre instable entre mémoire et oubli ?” (Alain Schnapp) Le public est ensuite invité à discuter avec les intervenants et les interrogations ou témoignages portent principalement sur le rôle de la sociologie, sa position face à la philosophie et la crise de l’université et celle de la société intellectuelle en général. Les rôles de la banlieue, des lycéens et collégiens sont également évoqués.
Date
16 février 2008
Durée
01 heure(s) 03 minutes(s) 21 seconde(s)
Avec
Patrick Garcia
Alain Schnapp
Liora Israël
Michelle Perrot
Animé par
Antoine de Baecque
Documents joints :
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